L'industrie agro-alimentaire a besoin d'une prise de conscience

La sensibilisation par l'éducation

Chez ERIKS, nous voulons convaincre les fabricants et les constructeurs de machines de l'importance de la législation existante et de la nécessité qu'il y a à la respecter. C'est la seule façon pour nous tous d'éviter des problèmes majeurs sur le plan de la sécurité alimentaire.

Heureusement, il y a aussi des acteurs sur le marché qui sont assez progressistes. Par exemple, une entreprise américaine dans le segment pharmaceutique supérieur. Lorsque nous y avons effectué une visite de travail, tout le monde était vraiment réuni. L'acheteur, le service technique, le responsable de la qualité, tous ceux qui ont un rapport avec la traçabilité.

Après une telle séance, vous remarquez que les gens « se réveillent ». Ils en voient l'importance et commencent à travailler en en tenant compte. C'est alors qu'une sorte de mécanisme de vigilance et de proactivité entre en jeu. Le responsable qualité dit alors à son collègue : « Hé, ce qui se passe ici, on ne peut pas faire ça dans notre production. » Tout le monde est informé et se corrige mutuellement, grâce aux processus qui ont été discutés et définis. C'est l'un des moyens par lesquels nous aidons les entreprises à sensibiliser leurs employés à la traçabilité dans la chaîne.

Mais dans les grandes entreprises, nous constatons également ce qui suit : nous pouvons raconter notre histoire au plus haut niveau de l'organisation, mais seul le département technique a besoin de quelque chose rapidement. À cause de l'urgence, ce département n'est pas intéressé par un certificat ou une traçabilité. Et ceci constitue un risque. 

Opérations de rappel

Il y a de nombreux rappels dans la chaîne alimentaire, notamment en ce qui concerne les noix, les légumineuses, les fruits et le poisson. C'est ce que Mars a vécu en 2016 parce que quelqu'un avait laissé tomber un bouchon dans la ligne de produits, et cela n'a pas grand chose à voir avec la traçabilité en soi. Mais cet incident montre bien l'impact énorme d'une opération de rappel. Vous serez obligé(e) de prendre une mesure aussi coûteuse et de rappeler votre produit dans 60 pays, en raison d'une simple défaillance dans le contrôle de votre processus. 

Un autre exemple est le cas des célèbres cornflakes. L'odeur et le goût des cornflakes ont été affectés parce qu'une substance sur l'emballage en carton a migré vers le sac intérieur. Une entreprise plus petite aurait été amenée à déposer son bilan du fait que des millions de boîtes ont été retirées du marché. Si, en tant qu'entreprise, vous ne prenez pas vos responsabilités et regardez ailleurs, vous ne pouvez pas imaginer les conséquences d'une plainte.

Lors d'une inspection, les entreprises brandissent parfois une note portant la mention CE 1935/2004 et annoncent : « Ceci est un certificat que mon fournisseur m'a donné ». Mais ça n'est pas tout. La traçabilité n'est qu'une pièce du puzzle que vous devez mettre en place. Que pensez-vous des valeurs de migration qui doivent être correctes en termes de produit et d'application ? Vous avez besoin d'un certificat, d'un DdC (document de conformité) qui contient une référence à votre (numéro de) plan, spécifiquement associé à une commande. Une note indiquant qu'un matériau est « conforme à quelque chose » ne suffit pas pour un audit.

Faciliter ce qui est difficile

Quand une entreprise vient nous voir, nous rassemblons tout le monde : achats, ventes et production, mais surtout la gestion de la qualité (ils ont un mandat). La gestion de la qualité détermine ce qui se passe ou non dans le processus de production. Ce département comprend également l'importance de la traçabilité : suivre un produit de A à Z.  Nous rendons toutes ces étapes transparentes et contrôlables.

Parfois, la traçabilité est même utilisée contre nous, on dit de nous que nous rendons les choses « trop compliquées ». « C’est typique d’ERIKS, ils veulent de nouveau être les meilleurs ». Mais nous ne sommes pas la norme. Chaque fois, nous devons préciser qu'il s'agit d'une législation. Cette législation n'est ni volontaire ni facultative. La norme est entrée en vigueur en 2004 et, depuis 2016, son non-respect peut être sanctionné par une amende. Au contraire, nous facilitons ce qui est difficile pour de nombreuses entreprises.

Ceci s'applique non seulement aux plastiques industriels, mais aussi aux systèmes de transfert des fluides, aux joints, aux tuyaux et à tous les composants que nous fournissons et qui entrent en contact avec les denrées alimentaires. De plus, « nous pratiquons ce que nous prêchons ». ERIKS est elle-même auditée par Lloyds. Au sein d'ERIKS, nous gardons une nette séparation entre nos stocks de qualité alimentaire et nos stocks standard, afin d'éviter toute contamination. Nous passons en revue et vérifions toutes les étapes. En retour, nous auditons nos fournisseurs. De cette manière, nous pouvons toujours remonter en arrière et émettre des garanties pour le bénéfice de nos clients.